Cest un Simon Pagenaud radieux que nous avons pu rencontrer le week-end dernier lors des essais préliminaires de 24 Heures du Mans. Engagé depuis peu en ALMS par la nouvelle équipe montée par Gil de Ferran, Simon disputera ses premières 24 Heures pour le compte dOreca en remplacement de Stéphane Ortelli, blessé à Monza. Pour US-Racing, Simon revient sur son départ aux USA, sur sa saison de Champ Car et sur sa saison 2008.
US-Racing : Vous avez fait le pari il y a quelques années de partir aux USA. Un pari risqué mais aujourdhui on peut dire que cest un pari gagné. Est-ce que la décision de sexpatrier a été facile à prendre ?
Simon Pagenaud : Non, je crois que ce nest jamais facile de sexpatrier. Cest un gros pari sur soi-même et sur le plan sportif, mais je crois que cest quand même un succès. Honnêtement je ne pense pas que jaurais eu une carrière comme jai aujourdhui si jétais resté en Europe. Cétait le bon choix. Cétait une opportunité quil fallait prendre et jen suis ravi aujourdhui. Je suis pilote professionnel depuis déjà deux ans et jaimerais que ça dure. Jai des coups de fil de partout, cest bon signe. Maintenant il faut garder la dynamique et essayer de se créer un nom et cest une course comme les 24 Heures du Mans qui permet de faire ça.
US-Racing : Vous avez participé à la dernière saison du Champ Car, aujourdhui disparu. Comment sest déroulée cette saison ?
Simon Pagenaud : Cétait un très beau championnat, une très belle auto, fantastique à conduire, très physique, très très dure. Il y avait vraiment un bon niveau lannée dernière. Les courses étaient passionnantes et je me suis vraiment amusé. Malheureusement, le championnat sest effrondé à la fin de lannée. Mais dun point de vue sportif, cest une bonne chose que lIndycar se soit réuni maintenant. Cela a laissé quelques pilotes sur le carreau mais cela a fait une sélection et ce nest pas plus mal. Je suis content pour le sport, parce que les gens ne savaient pas ce quétait le Champ Car et lIRL. Maintenant ça sappelle IndyCar et je pense que cest très bien.
US-Racing : Même sans leffrondement du Champ Car, est-ce que vous y seriez encore, sachant que le million de dollars que vous avez gagné en Atlantic ne finançait que la première saison ?
Simon Pagenaud : Oui, javais un volant avec le Team Australia, mais avec la réunification, les budgets nétaient pas suffisants pour quon continue ensemble et quils continuent tout simplement, car ils ont été obligés darrêter. Et puis jai également eu des contacts avec Conquest, mais pour des raisons « particulières », on na pas pu conclure dun commun accord. Après il a fallu tourner la page et jai eu une opportunité fantastique avec Gil de Ferran et avec Acura et ça, cétait quelque chose à ne pas rater. Je suis très satisfaisant de là où je suis maintenant et je nai aucun regret.
US-Racing : Vous venez justement de disputer votre première course en ALMS. Est-ce que vous avez été surpris par le pilotage dun prototype ?
Simon Pagenaud : Oui, je ne mattendais pas à ce que ce soit aussi vite. Ce sont des autos qui se conduisent comme des monoplaces, avec beaucoup de grip. La voiture est excellente à conduire. Je me suis beaucoup amusé. La seule chose qui change, cest davoir le capot sur les roues. Mais sinon cest comme une monoplace. Après ce qui était passionnant à Salt Lake City, cest quon avait une course de trois heures et cétait à fond à chaque tour, alors quen Champ Car cétait beaucoup déconomie dessence. Je me suis vraiment éclaté, jai pu attaquer tour après tour et ça cétait bien. Je crois que je suis en train de mépanouir et je suis content dêtre là où je suis.
US-Racing : A quand la première victoire ?
Simon Pagenaud : On verra. Cest un team tout nouveau. On a reçu la voiture il y a huit semaines et il y a deux semaines on a fait notre premier podium pour notre première course. On nest pas parfait pour linstant, mais la voiture est performante et on verra à Lime Rock. Je retourne la semaine prochaine faire une séance dessais aux Etats-Unis, on a pas mal de pièces à essayer. Jai quand même un petit peu de retenue parce quon a vécu de beaux jours et quon aura forcément des jours noirs à un moment donné. Donc il faut être patient.
US-Racing : Vous avez un patron et coéquipier célèbre. Comment est-il dans son rôle de directeur déquipe ?
Simon Pagenaud : Il sen sort très bien, il sait manager les gens, il a une puissance de travail assez exceptionnelle. Je suis très admiratif. Japprends énormément tous les jours rien quà lui parler et cest quelque chose qui va me faire grandir énormément. Il assume très bien les deux rôles. En qualif à Salt Lake City, cétait un plaisir de le regarder et même si je nétais pas dans la voiture, jai participé avec lui et il était à lattaque, comme quand il a arrêté sa carrière et il na pas perdu son coup de volant. Cest un plaisir de le regarder et cest un plaisir dêtre son coéquipier. On progresse beaucoup tous les deux et ça cest quelque chose dimportant
US-Racing : Ce sont vos premières 24 Heures. Quelles sont vos attentes ?
Simon Pagenaud : On va voir. Je ne sais pas à quoi mattendre, cest une piste complètement différente, un peu comme les circuits en ville américains où les premiers tours sont très glissants, avec beaucoup de poussière sur la piste. Cest assez bosselé. Il va falloir sadapter et être patient, voir comment la piste sarrange, comment est la voiture et puis prendre son temps. Il ne faut pas attaquer tout de suite dentrée de jeu. Cest quelque chose de nouveau pour moi et je suis vraiment impatient dêtre sur la piste, ça a vraiment lair incroyable, une expérience unique.